Artigo do Le Monde cita fala de Carlos R. S. Milani no Fórum Saint-Laurent Sobre Segurança Internacional
- 14/05/2018
- Artigo
O jornalista Gaïdz Minassian do jornal Le Monde publicou artigo no dia 15 de maio de 2018 sobre a desocidentalização do mundo em que cita o Carlos R. S. Milani, a partir de debates recentes no âmbito do Fórum Saint-Laurent sobre a Segurança Internacional, organizado em Montreal nos dias 3 e 4 de maio.
Confira o artigo na íntegra:
“Un monde de moins en moins occidental?” – Gaïdz Minassian
“Après l’annonce de la défection américaine de l’accord de Paris sur le climat, le président Donald Trump a annoncé, mardi 8 mai, le retrait des Etats-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien signé par le P5 + 1 – les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU plus l’Allemagne – et l’Iran, le 14 juillet 2015. Outre le double camouflet infligé au multilatéralisme, la décision de l’administration Trump s’inscrit dans une logique de repli américain des affaires internationales, faisant écho, chez certains observateurs, à un processus de désoccidentalisation du monde.
Cette question d’une éventuelle fin du leadership occidental était au cœur de la quatrième édition du Forum Saint-Laurent sur la sécurité internationale, organisé les 3 et 4 mai à Montréal, au Canada, par trois centres de recherche canadiens en relations internationales, dont le plus connu, la Chaire Raoul-Dandurand en études stratégiques et diplomatiques de l’Université du Québec. Le Forum Saint-Laurent réunit tous les ans depuis 2015 un aréopage d’universitaires français et étrangers, spécialistes des relations internationales, tous préoccupés désormais par la diplomatie de M. Trump, ce président fantasque et imprévisible dont les déclarations tonitruantes indisposent la plupart des Etats occidentaux, comme le Canada et la France. Deux puissances amies bien représentées durant ces journées d’échanges et inquiètes de la perte d’influence des Occidentaux sur les affaires du monde.
Mais de quelle désoccidentalisation parle-t-on ? Une simple statistique nous en donne une idée précise. En 1995, la part du G7 dans le PIB mondial – dont le prochain sommet aura lieu les 8 et 9 juin à La Malbaie, au Québec – était de 45 %. En 2018, il est de 31 % ; et il sera de 20 % en 2050, selon les projections du Fonds monétaire international et de PricewaterhouseCoopers, un cabinet d’audit basé à Londres. En revanche, la part des émergents dans le PIB mondial était de 22 % en 1995, de 36,3 % en 2015 et sera autour de 50 % en 2050. En quelques décennies, on assisterait à un basculement du monde au profit des puissances asiatiques et sud-américaines.
Bertrand Badie, professeur de relations internationales à Sciences Po Paris et chargé de la leçon inaugurale au Forum Saint-Laurent, explique cette perte d’influence de l’Occident pour deux raisons. Américains et Européens s’entêtent à utiliser la puissance comme instrument de domination, alors qu’ils n’ont plus les moyens de leurs ambitions, notre monde décentré ne tournant plus autour de leur système westphalien. Les puissances émergentes, surtout la Chine, dit-il, ont mieux saisi les subtilités de la mondialisation et proposent une alternative peu propice aux interventions militaires et autres manifestations d’ingérence, de plus en plus contestées par les Etats de l’hémisphère Sud.
Ce processus de désoccidentalisation du monde est-il pour autant un facteur de stabilité ? Pour le chercheur russe Alexander Baunov, du centre Carnegie de Moscou, ” la désoccidentalisation du monde est d’abord celle des cercles libéraux russes hostiles aux mœurs des Occidentaux. Elle est aussi celles des Européens, qui tournent eux-mêmes le dos aux valeurs universelles occidentales “. Mais, lui répond -Clément Therme, spécialiste de l’Iran à l’International Institute for Strategic Studies (IISS), à Bahreïn, ” la sécularisation et l’homosexualité que Russes et Chinois rejettent ne sont pas nécessairement occidentales. Il faut arrêter d’occidentaliser les droits humains “.
Partager décisions et responsabilitésDans la même veine que son collègue russe, le professeur Er Che, de l’université de Pékin, met en garde les Américains : ” Les accords internationaux ne peuvent pas être annulés d’un seul coup de crayon. Ce sont des marques d’engagements d’un Etat. Si un grand pays comme les Etats-Unis n’a pas de politique cohérente, les petits pays vont suivre et ce sera le désordre. Ce n’est pas possible ! On peut changer la politique intérieure des Etats, mais, en matière de sécurité internationale, il faut être prudent. “ Là aussi, M. Therme apporte quelques nuances : ” Quand les Américains parlent de l’Iran, parlent-ils vraiment de l’Iran ou d’eux-mêmes ? Quand Trump défait l’accord du 14 juillet 2015, n’est-ce pas plus contre Barack Obama ? Cette décision repose-t-elle sur des faits et des considérations d’évolution historique de l’Iran ? Pas du tout, elle se fonde sur des considérations de politique interne américaine. “
L’influence de l’Occident n’a pas encore mis un genou à terre, car l’affaire iranienne montre que les Etats-Unis définissent encore l’agenda stratégique international, conclut M. Therme. Ce processus de désoccidentalisation est d’autant plus lent, ajoute Gilles Olakounlé Yabi, directeur exécutif du think tank citoyen Wathi, à Dakar, qu’en Afrique ” la perception de la domination occidentale et de l’exploitation continue de marquer les esprits, même si le seul marqueur de désoccidentalisation visible est la démographie en hausse de l’Afrique et de l’Asie, par opposition au vieillissement de la population de l’Europe “.
Attention, prévient M. Therme, ” l’alternative à l’Occident ne doit pas être un instrument au service des Etats contestataires méfiants envers l’universalisme “. Sauf que, riposte Carlos Milani, professeur de relations internationales à l’université d’Etat de Rio de Janeiro, l’Occident n’a pas le monopole de l’universalisme – le Brésil en est aussi un exemple. Alors, pour retrouver leur leadership, ajoute-t-il, les Occidentaux doivent repenser l’Occident, qui n’est pas un bloc en soi, reconnaître l’autre comme leur égal, et partager décisions et responsabilités. Autrement dit, c’est un nouveau monde qu’il reste à reconstruire avant de penser à le réoccidentaliser…“
Artigo originalmente publicado em Le Monde.Fr
Fonte: http://www.lemonde.fr
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